En pratique
Chaque pays est libre de fixer le montant de son Plafond Universel de Revenu (PUR) en fonction de ses spécificités économiques et sociales.
Le PUR doit permettre de stopper l’accaparement des ressources tout en préservant l’incitation économique et la récompense du mérite.
Dans le contexte actuel, pour un pays comme la France en 2025, notre proposition de seuil initial pour le PUR serait de 660.000 € net par an.
Ce montant correspond à un revenu net de 55.000 € par mois, soit plus de 24 fois le revenu médian actuel. Il concernerait donc seulement 0,01% de la population française, ce qui veut dire que 99,99% des français ne seraient pas affectés par ce plafond qui pourtant permettra d’améliorer considérablement leurs conditions de vie.
Le PUR est une mesure décidée par et pour le peuple. Chaque pays valide son montant à travers ses instances démocratiques.
En France, c’est l’Assemblée nationale qui ajuste le montant du PUR chaque année pour qu’il reste en phase avec la réalité économique et sociale.
Non, les reports ne sont pas autorisés. Le PUR garantit une redistribution immédiate des excédents pour éviter l’accumulation et la rente, et assurer la circulation de la richesse.
Le PUR s’applique à l’ensemble des revenus perçus par un individu, quelle qu’en soit l’origine : salaires, primes, revenus fonciers, revenus financiers, dividendes, plus-values immobilières et sur valeurs mobilières, droits d’auteur, héritages, dons, gains aux jeux… Toute forme d’enrichissement personnel est prise en compte pour garantir une répartition plus juste des richesses.
Non, le PUR ne taxe pas le patrimoine, il limite uniquement les revenus perçus chaque année. En revanche, les revenus générés par un patrimoine (loyers, dividendes, plus-values) ainsi que les héritages reçus sont pris en compte dans le calcul du PUR. Les inégalités de patrimoine seront donc gommées dans le temps.
Chaque État reste libre de fixer un système d’imposition progressif pour les revenus en dessous du PUR. Les différentes tranches d’imposition peuvent d’ailleurs être harmonieusement définies par rapport au montant du PUR.
Dans un système où le PUR est fixé à un niveau relativement bas (par exemple 10 fois le revenu médian), il serait théoriquement envisageable d’exonérer totalement les revenus inférieurs au PUR.
La mise en place du PUR entraînera une transformation profonde des structures économiques et fiscales. Il conviendra de repenser le système d’imposition à la lumière des résultats effectifs constatés dans les finances publiques.
La distribution de ces fonds est transparente et soumise à un contrôle démocratique pour garantir une utilisation optimale.
Les revenus excédant le PUR sont collectés par l’État et pourraient par exemple être redistribués en faveur d’organisations et projets d’intérêt général : services publics (santé, éducation, transports), initiatives écologiques (transition énergétique, biodiversité), communs (espaces naturels, infrastructures publiques, savoirs libres), programmes de lutte contre l'exclusion (pauvreté, discriminations), projets culturels.
La redistribution des excédents de revenus individuels vers ce qui est vital à tous est indispensable au rétablissement de la solidarité nationale.
Le PUR n’a jamais été appliqué tel quel. Il est proposé et défendu depuis longtemps, sans jamais trouver la place qu’il mérite dans les débats de société. Quelques exemples :
- En 1793 sous la Révolution Française, la Convention a promulgué la Loi du Maximum général, qui réglementait de nombreuses subsistances ainsi que les salaires. Source
- L’idée a été proposée pour la première fois par le philosophe Felix Adler à New York en 1880, alors qu’il n’y avait pas encore aux États-Unis d’impôt sur le revenu. Source
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En 1933, le sénateur de Louisiane Huey P. Long a lancé le mouvement "Share Our Wealth", proposant de limiter :
- la fortune personnelle à 100 millions de dollars (≈ 2,37 milliards de dollars en 2024)
- les revenus annuels à 1 million de dollars (≈ 23,7 millions de dollars en 2024)
- l’héritage à 5 millions de dollars (≈ 118,6 millions de dollars en 2024) Source
- En 1942, le président Franklin D. Roosevelt a proposé une imposition marginale de 100 % sur les revenus supérieurs à 40 000 dollars, équivalant à un revenu net de 25 000 dollars (≈ 370 000 dollars actuels), afin de réduire les inégalités économiques pendant la Seconde Guerre mondiale. Source
- Après la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont maintenu des taux d'imposition marginaux élevés, atteignant jusqu’à 94 % sur les revenus supérieurs à 200 000 dollars (≈ 2,8 millions actuels) dans les années 1940–1950. Source
- En Allemagne dans les années 2000, plusieurs propositions ont visé à limiter les revenus des dirigeants. En 2009, une loi a encadré leur rémunération en la liant à la performance et en renforçant le contrôle des actionnaires. Source
- En 2004, Sam Pizzigati, journaliste américain engagé contre les inégalités, défend l’idée d’un revenu maximum dans son ouvrage Greed and Good, fixé en fonction du salaire minimum, tout excédent étant imposé à 100 %.
- Dans The Case for a Maximum Wage (2018), Pizzigati renforce son argument en faveur d’un plafond de salaire. Il en montre la faisabilité économique et politique, en s’appuyant sur des exemples concrets.
- En 2013, un référendum a été organisé en Suisse pour limiter les salaires des dirigeants à 12 fois celui du salarié le moins payé. Bien que le référendum ait échoué (34,7 % de votes favorables), il a mis en lumière le débat sur les inégalités salariales. Source
- La question du plafonnement des revenus revient sporadiquement dans les médias. Le site https://www.wmaker.net/salairemax/Revue-de-presse_r2.html recense une centaine d’articles publiés entre 1998 et 2014.
- En 2019, la Fondation Copernic publie le livre Vers une Société plus juste, détaillant un concept de plafonnement des revenus et des patrimoines. Éditions : Les Liens qui Libèrent.
Non, le PUR n’a rien à voir avec le communisme. Le communisme vise à abolir la propriété privée et à collectiviser les moyens de production. Le PUR préserve la propriété privée, l’initiative individuelle et l’économie de marché, tout en fixant une limite éthique aux revenus individuels.
Aucune bureaucratie supplémentaire n’est nécessaire pour mettre en œuvre le PUR.
Les outils fiscaux existants peuvent être adaptés, d’autant que le PUR simplifie radicalement la fiscalité.
Au contraire, en fixant une mesure simple mais stricte, il rend obsolètes quantité de dispositifs spécifiques de contrôle, de régulation et d’incitation, qui s’empilent depuis des décennies. Toute la bureaucratie dédiée à empêcher ou corriger les dérives causées par l’appât du gain pourra être supprimée ou largement simplifiée. Pourquoi légiférer sur les excès si l’on supprime le désir d’excès ?
Le PUR, c’est une loi qui en rend caduque 1000 autres.
Le PUR simplifie la bureaucratie, réduit les coûts administratifs et renforce la confiance des citoyens dans le système.
Il suffit d'un seul pays pour initier le changement. En constatant les bénéfices concrets du PUR – prospérité, bien-être accru, société plus juste –, d’autres suivront rapidement.
Enfin, pour ceux qui redoutent d’être les premiers à se lancer, un mécanisme de bascule concertée peut être envisagé : plusieurs pays s’engagent à adopter le PUR simultanément dès qu’un nombre critique est atteint.
L’argument du caractère "confiscatoire" repose sur une interprétation biaisée de la Constitution française. Le principe d’égalité devant l’impôt a été instauré pour protéger le peuple des taxations abusives, terrible stigmate de l’Ancien Régime. Rien ne s’oppose à la fixation d’un plafond des revenus, d’autant plus qu’au-delà de ce seuil, l’opulence est déjà acquise.
Au contraire, le PUR doit être inscrit dans la Constitution, car c’est le système actuel qui, autorisant une accumulation illimitée pour quelques-uns, devient confiscatoire pour tous les autres.
Avantages en nature : la législation actuelle requalifie déjà en salaire les avantages en nature lorsqu'ils sont abusifs. Avec le PUR, l’État disposera de moyens renforcés pour détecter et sanctionner les contournements.
Stock-options et actions : Leur attribution aux salariés est encouragée, elle renforce leur implication et leur autorise une participation aux décisions stratégique de l'entreprise. C'est seulement au moment de leur cession ou de leur transmission par succession que leur valeur est intégrée au PUR.
Le travail au noir est déjà illégal. Le PUR réduit les incitations à y recourir en garantissant des conditions de vie décentes et en renforçant les moyens de l’État pour lutter contre la fraude. De plus, si l’intérêt est de contourner le PUR, les montants de rémunération en jeu sont très élevés et donc plus difficilement dissimulables.
L’innovation et l’entrepreneuriat ne sont pas motivés par l’appât du gain, mais par la passion, le désir de résoudre des problèmes et de contribuer à la société. Le PUR recentre ces motivations sur l’utilité collective, libérant une créativité au service du bien commun plutôt que de la course au profit.
L’argent comme moteur de l’innovation est un mythe. On ne peut citer une seule grande découverte motivée par l’argent. À l’inverse, combien de progrès pour l’écologie, la santé ou le bien-être sont retardés parce qu’ils menacent les intérêts financiers de quelques-uns ?
En 2015, Volkswagen a été pris dans un scandale mondial : ses ingénieurs avaient conçu un logiciel pour truquer les tests antipollution de millions de véhicules diesel. L’objectif de l’entreprise ? Toucher les subventions attribuées aux véhicules écologiques pour maximiser son profit.
Cet exemple, un parmi mille, illustre comment la quête du gain peut détourner l’innovation de son but initial
Le PUR, en retirant l’idée de profit comme fin en soi, redirige l’innovation vers des objectifs utiles et éthiques et évite ainsi de tels dévoiements.
Actuellement, une grande partie des investissements des ultra-riches portent sur des activités spéculatives (bourse, immobilier de luxe, crypto-monnaies…) et/ou nuisibles (énergies fossiles, l’industrie minière polluante…), en cherchant la rentabilité à court terme.
Avec le PUR, les investissements massifs ne peuvent plus être réalisés par des individus, mais uniquement par des sociétés ou des États. Cette mesure saine permet de :
- Réorienter les investissements vers l’économie réelle et des projets d’intérêt général, en particulier sur le long terme.
- Empêcher la détention de secteurs stratégiques (comme les médias, la santé, l’éducation ou les infrastructures énergétiques) par des individus, préservant ainsi leur rôle au service du bien commun.
Ainsi, loin de nuire à l’économie, le PUR la rééquilibre et la recentre sur des objectifs utiles et durables.
Non, la théorie des “premiers de cordée” méritant d’être privilégiés pour tirer le reste de la société vers le haut,, tout comme celle du “ruissellement” de la richesse des ultra-riches au bénéfice de à tous, sont des fables économiques depuis longtemps invalidées par la recherche économique. L’accroissement des inégalités nuit à la prospérité générale. Dans un monde à la croissance nulle ou faible, l’accroissement phénoménal des richesses de quelques-uns n’est possible que par l’appauvrissement de tous les autres.
Si les marchés sanctionnent un pays qui choisit de plafonner les revenus, cela prouve qu’ils dictent les règles, et non les citoyens. Le PUR révèle alors une vérité brutale : il n’y a pas de démocratie réelle tant que les choix collectifs doivent d’abord satisfaire des intérêts financiers privés.
En cas de sanction, le temps que les marchés s’ajustent, des protections sont possibles : contrôle temporaire des capitaux sortants, coopération entre États engagés dans cette voie, mobilisation de l’économie domestique autour de la production utile et des besoins essentiels.
Et il n’est pas certain qu’il y ait sanction. Le PUR n’interdit ni les échanges, ni les investissements, ni les profits. Les entreprises peuvent toujours prospérer, seuls les gains individuels au-delà d’un seuil sont plafonnés. En redistribuant les excédents, le PUR stimule la consommation intérieure, moteur bien plus stable que la spéculation. Les marchés réagissent à l’instabilité, pas à la justice : une réforme claire, cohérente et démocratique peut les rassurer. Et les investissements productifs, ancrés dans le territoire, les savoir-faire, les ressources humaines, ne fuient pas à la première mesure d’équité.
Le PUR prépare une économie résiliente, indépendante des caprices des marchés et bénéfique à l’intérêt général.
Oui. Pour ceux dont l’identité repose sur l’accumulation de richesses, le PUR sera ressenti comme une menace. Beaucoup choisiront donc de partir.
A. Application du PUR sur critère de nationalité
Le PUR s’applique sur critère de nationalité, empêchant ainsi l’évasion fiscale par un simple changement de résidence. Inspiré du modèle américain, il impose aux citoyens de payer le différentiel entre l’impôt acquitté à l’étranger et celui dû dans leur pays d’origine, si ce dernier est supérieur.
Seule une renonciation à la nationalité permettrait d’y échapper, Cette démarche est instruite auprès de l’administration du pays, qui a le pouvoir d’accepter ou non. Cette renonciation serait conditionnée à une compensation financière, proportionnelle aux capitaux transférés.
B. Faut-il craindre la fuite des ultra-riches ?
Si leur départ peut avoir des effets négatifs à court terme, ces impacts restent largement compensés par les bénéfices à long terme du PUR.
Les ultra-riches pratiquent déjà massivement l’évasion fiscale et paient proportionnellement moins d’impôts que la classe moyenne. Leur exode, assorti d’une compensation financière, n’entraînera donc qu’une perte relative des recettes publiques. Quant aux grandes entreprises qu’ils détiennent et qu’ils menaceraient de délocaliser, il pourrait leur être demandé de rembourser les aides publiques perçues, Le pays pourra développer son économie sans être soumise aux pressions perverses de délocalisation.
L’argument d’une baisse des investissements privés, notamment dans l’innovation et les start-up, ne résiste pas à l’analyse : les ultra-riches investissent peu dans l’économie réelle, et ces financements pourront être avantageusement remplacés par des investissements publics, mieux orientés vers l’intérêt général et contrôlés démocratiquement.
Certains secteurs de luxe, comme l’aviation privée ou l’hôtellerie haut de gamme, pourraient souffrir, mais cette baisse sera largement contrebalancée par le renforcement du pouvoir d’achat des classes moyennes, favorisant une économie plus équilibrée.
C. Le PUR est une mesure bénéfique pour les ultra-riches
Il est bien sûr illusoire de penser convaincre tous les ultra-riches. Le PUR invite les ultra-riches à repenser leur rapport à l’argent. Plutôt que d’être définis par leur fortune, ils peuvent réinvestir leur énergie et leur influence dans des causes porteuses de sens. Ceux qui souhaitent entreprendre ce changement pourront bénéficier d’un accompagnement (coachs, psychologues, conseillers d’orientation) autant que nécessaire.
D. Bon voyage
Et pourquoi pas tout simplement laisser les ultra-riches poursuivre ailleurs leur cupide quête sans fin, tandis que nous construisons ici une société plus juste et harmonieuse ? Le PUR n’est pas seulement une mesure économique : c’est un choix de société, un pas vers un monde où l’argent ne dicte plus les règles.
Tout changement majeur, même bénéfique, suscite des craintes. La peur de l’inconnu, la perte de repères, l’idée que “c’est trop beau pour être vrai” sont des réflexes naturels.
C’est pourquoi le PUR doit être exposé, débattu, compris, et non imposé. En bénéficiant directement à 99,9 % de la population – et, à terme, à tous –, il devrait en toute logique être plébiscité dans une véritable démocratie.
Mais il faudra déconstruire les préjugés entretenus par l’idéologie des ultra-riches, omniprésente dans les médias et la classe politique. Cette influence a engendré une forme de servitude volontaire, poussant certains à défendre contre leurs propres intérêts un système qui ne profite qu’à une infime minorité.
Le PUR ne prétend pas résoudre tous les problèmes, mais sa radicalité opère un véritable changement de paradigme : en remettant le travail et l’argent à leur juste place, il rétablit une harmonie dans nos rapports sociaux et économiques. Plutôt que d’empiler des milliers de lois pour rafistoler un système à bout de souffle, il trace une rupture nette, bien plus à même d’amorcer une transformation profonde.
Le suffrage universel, la sécurité sociale, les congés payés, l’abolition de l’esclavage ou même l’impôt progressif : toutes ces avancées ont d’abord été jugées utopiques, absurdes, impossibles. Ce n’est pas l’idée du Plafonnement Universel des Revenus qui est irréalisable, ce sont les intérêts qui s’y opposent qui sont puissants. Mais ce pouvoir n’est pas invincible. Ce qui rend une idée réalisable, c’est la clarté de sa logique, la force de son soutien populaire, et le courage de ceux qui la portent. Le PUR est faisable. Il attend juste qu’on ose.